Historique du Mont Saint Adrien

476 habitants en 1990 et 647 en 2019

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La petite histoire du village

SITUATION GEOGRAPHIQUE

La commune du Mont Saint Adrien et son écart de Rome sont situés sur les hauteurs à l’ouest du canton de Beauvais, et élevés de 89 à 173 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Faisant partie du canton de Beauvais Nord, Le Mont Saint Adrien se trouve au Nord de Saint Paul et sur le bord du plateau picard. Plus encore au Nord, en bordure de la RD 1, est sis l’écart de Rome, presque rien aujourd’hui, mais qui avait de l’étendue au Moyen Age.

HISTORIQUE ECONOMIQUE D’AUTREFOIS

Il y a bien longtemps, le chemin de Beauvais à Savignies, partant de la Trépinière, près de Beauvais, passait sur les terres du Mont en côtoyant le vallon de Boyauval. Ce chemin était alors l’unique débouché permettant aux poteries de Savignies de commercer leurs produits avec l’extérieur.

A cette époque, la vigne y était cultivée jusque dans les environs, et on en comptait encore dans ce lieu 20 hectares à peu près en 1717.

La mise en valeur des friches communales sur Le Mont Saint Adrien ne semble pas remonter au delà de 1780. Une petite partie seulement aurait commencé à être exploitée vers cette date par Monsieur Gaillard Père, principal propriétaire de Saint Germain la Poterie, qui y ensemença du sainfoin. C’est surtout après la Révolution que ces défrichements prirent de l’ampleur. On estime qu’en 1830, plus de 50 hectares étaient convertis en terres labourables propres à toute espèce de grains.

Toujours en 1830, quatre fours à chaux étaient établis sur le coteau du Mont Saint Adrien, tout près des carrières de craie d’où ils tiraient leurs matières premières. Deux de ces fours, dont le plus ancien n’avait pas moins de 200 ans d’âge, appartenaient à Monsieur Hérault. Un autre à Madame Lebel de l’Abbaye de Saint Paul, et le quatrième, vieux de cent années, à Monsieur Poclet.

Ces établissements employaient ensemble entre les mois de mars et d’octobre, sept à huit ouvriers qui étaient payés ; les uns à la journée ; les autres à la fournée. Chacune de ces fournées donnait 33 muids de chaux et consommait une corde de bois et de trois à cinq cents bourrées. Le muid de chaux qui était une mesure de l’époque, pris sur place, se vendait cinq francs cinquante à six francs. Il y avait eu aussi un autre four au Mont Saint Adrien, mais il avait dû être abandonné vers 1810 à cause de la mauvaise qualité de la pierre où il se trouvait.

Malheureusement pour ces fours à chaux, des établissements semblables, beaucoup plus accessibles pour de nombreux clients, s’étant formés depuis quelques temps dans le voisinage de la ville de Beauvais, leur travail commençait déjà à diminuer sensiblement en cette date de 1830.

HISTORIQUE SEIGNEURIAL

Autrefois, Le Mont Saint Adrien relevait du vidamé de Gerberoy. La seigneurie était possédée en 1230 par Hémeric du Mont. En 1357, elle appartenait à Jean dit Dodinel.

En 1460, nous la trouvons en possession de Pierre de Bailleul, dont l’épouse, née Marie d’Yancourt, décédée le 31 mai 1502 fut enterrée dans le choeur de l’église de Saint Paul. Elle passe ensuite à son fils, Jean de Bailleul, qui la laisse à sa soeur Marie de Bailleul, épouse en premières noces de Pierre de Pimont et de qui elle a un fils Florimont de Pimont, mort avant elle.

En 1492, la terre appartient au seigneur de Saint Léger qui fait construire l’église du Mont, bénite le 27 mars 1493.

En 1554, ce sont Christophe et Charles de Pimont qui le possèdent. En 1573, elle est passée à César de Margival. Et en 1662, nouveau propriétaire : c’est Claude le Boucher, seigneur de Campeaux, trésorier de France à Amiens, époux de Marie Aux Cousteaux.

En 1680, leur fille, Marie-Madeleine le Boucher, l’apporte en mariage à Louis de Clermont, comte de Thoury. Ils eurent cinq enfants. En 1730, à son tour leur fille Marguerite Madeleine de Clermont, l’apporte en mariage à François Joseph Louis de Lannoy, comte de Beaurepaire.

En 1768, Marguerite Madeleine, devenue veuve, lègue la seigneurie à son neveu Charles Louis Joseph, marquis de Clermont-Tonnerre, comte de Thoury, seigneur de Bertrangles, Courcelles, Campeaux, Boutavent la Ville et autres lieux, époux d’Angélique de Lameth.

Une fois la Révolution, le domaine est vendu à la famille Tiquet en 1791. Il passe ensuite à la famille du capitaine Aubry. Puis en 1919, à la famille Delaherche qui en était toujours propriétaire en 1937. Un docteur de Beauvais (Docteur Fabignon), amateur des choses du passé, acheta en 1931, la tour d’où la vue est superbe, et aménagea les vestiges du logis seigneurial.

Dans le petit parc, on voyait encore à l’époque, l’emplacement du « Rond-point de danse » où les noces de par une ancienne tradition, venaient danser au son de la musette, du violon et du luth.

Le fief de Rome était possédé à la Révolution par un nommé Evrard.

SEPARATION DU MONT SAINT ADRIEN DE LA COMMUNE DE SAINT PAUL

Le hameau du Mont, ainsi que celui de Rome, appartenaient autrefois à la paroisse de Saint Paul. Lorsqu’à la Révolution, Saint Paul devint commune, ils continuèrent d’y être rattachés. C’est alors qu’au début du mois de novembre 1833, leurs habitants envoyèrent une pétition signée à la Préfecture de Beauvais, pour solliciter l’érection de leurs hameaux et des terres en dépendant, en commune autonome.

Le 26 novembre suivant, le Préfet adressait à son tour la pétition au Maire de Saint Paul, en lui demandant l’avis de son assemblée communale sur cette question. Le Conseil Municipal convoqué le 8 décembre 1833 spécialement pour en discuter, ne s’étant pas opposé à la réalisation de ce désir, la réponse fut favorable. Cependant des divergences de vues apparaissant sans cesse, les formalités administratives furent considérablement retardées.

Enfin les habitants du Mont renonçant à leur plan primitif, l’accord finit par s’établir, et le 26 avril 1835, Louis Philippe 1er, signait l’ordonnance royale érigeant Le Mont Saint Adrien en commune à part entière.

Mais il fallait encore une municipalité à cette nouvelle commune ! Ce qu’elle se donna le 6 septembre suivant. Voici dans l’ordre des suffrages, les noms des dix premiers conseillers municipaux élus :

1 – SONNET Pierre, menuisier

2 – TIQUET-CARRE, propriétaire

3 – LEMOINE Alexis, propriétaire

4 – HERAULT-FOSSE Louis, cultivateur

5 – COLOZIER-CARON Pierre, arpenteur

6 – GODART Louis, cultivateur

7 – MERARD J.-B., propriétaire

8 – PATIN Louis, cultivateur

9 – FONTAINE Jean, marchand-tuilier

10 – BELLOU Germain, cultivateur

Le 20 septembre 1835, avait alors lieu dans la salle d’école du Mont, l’installation des nouveaux conseillers. MERARD J.-B., élu maire par ses collègues ayant refusé cet honneur, c’est FONTAINE Jean qui fut ensuite désigné à sa place avec LEMOINE Alexis pour adjoint. A ce moment, la commune avait 443 habitants et Saint Paul, du coup de la séparation n’en avait plus que 760.

Enfin, le 2 juin 1837, l’ordonnance royale ci-avant mentionnée, était remise solennellement à la municipalité.

LA COMMUNE DU MONT SAINT ADRIEN

13 ans après son érection en commune, en 1848, son maire était devenu M. HERAULT-FOSSE, et l’adjoint M. SONNET. Son instituteur Alexis SUEUR. Les membres de bienfaisance se composaient de MM. BERTIN, HERAULT, COLOZIER, BELLOU et FONTAINE. Le corps des sapeurs-pompiers disposait d’une pompe à incendie et de 21 hommes commandés par le sous-lieutenant BELLOU.

En 1852, la commune avec son écart de Rome et sa maison forestière du Fond de Rome comptait 356 habitants, soit 87 de moins que 17 ans plus tôt. Déjà se ressentait à cette date, la désertion des campagnes au profit des villes, qui dure encore de nos jours. Le maire et l’adjoint étaient toujours les mêmes. L’instituteur par contre avait été remplacé par M. DUFOUR.

En 1912, Le Mont ne comprenait plus que 200 âmes dont 50 électeurs. Le maire était M. BRADEL, l’adjoint M. CRUCIFIX, l’instituteur M. GAILLARD.

En 1966, les constructions neuves aidant, la population remontait à 257 habitants. En 1974, à 321. En 1982, à 440, retrouvant ainsi son chiffre d’il y a 150 ans. En 1990, le recensement en dénombrait 476, d’où une progression lente mais continue, qui ne pourra encore que se poursuivre avec les lotissements 1 et 2, mis à la disposition de tous futurs constructeurs tentés d’y venir vivre ; de respirer l’air des hauteurs, 183 à 192 m d’altitude, purifié encore par les arbres de la forêt domaniale à proximité. Aussi l’air de la mer poussé par une brise du large la moitié de l’année. La côte est si proche, à peine 80 km du Tréport à vol d’oiseau, qu’il n’est pas rare d’y rencontrer des mouettes. N’est-ce pas l’endroit rêvé pour un lieu de résidence ?

De plus, Le Mont Saint Adrien n’étant qu’à 7 km de la cathédrale de Beauvais, ses habitants sont à la portée de tous les avantages que procurent les grandes villes tout en étant à la campagne. En outre, la commune dispose de deux salles de classe avec cantine ; d’un préau fermé et chauffé si nécessaire pour les amateurs de gym, abriter quelques rencontres occasionnelles, pour célébrer certaines fêtes locales comme le Noël des enfants ; d’un terrain de sport et de deux courts de tennis mis à la disposition du public. Quant à la fête patronale du village, elle a lieu chaque premier dimanche de septembre.

D’une superficie de 774 hectares, la commune est traversée par la D. 626 venant de Goincourt jusqu’à la mairie. Cette route continue ensuite parmi les maisons du vieux Mont, comme voie communale vers la D.1 sous le nom de Rue de Rome. Sur le point culminant du village se trouve l’église avec son clocher modeste, mais riche d’une cloche datant d’après ses inscriptions de 1552, ce qui la classe parmi les plus anciennes de la région. En face, de l’autre côté de la rue sont la Mairie et les écoles. Laissant celles-ci sur la gauche, après avoir dépassé le Monument aux Morts sur la droite, apparaîtra alors aux promeneurs l’ancienne ferme seigneuriale, toujours imposante malgré sa vétusté. Plus loin encore, se tient un vieux puits, témoin d’un temps révolu.

L’ECART DE ROME

13 habitants et 3 logements en 1974 et le Fond de Rome (Maison forestière), 1 habitant et 1 logement à la même date, étaient autrefois beaucoup plus peuplés. Des maisons s’alignaient de chaque côté du chemin vicinal qui avait alors nom de « Rue du Mont Saint Adrien ». Un plan de la paroisse de Saint Paul daté de 1785, déposé aux archives de l’Oise indique un moulin à vent dans le village de Rome. D’autre part, un registre de la municipalité fait mention en page 105, à la date du 11 juillet 1790, d’un délit qui eut lieu sur une terre près de ce moulin. Malheureusement, ce plan et ce registre en très mauvais état ne sont plus communicables au public. Le puits dans lequel les gens venaient chercher leur eau existe toujours, mais est affecté aujourd’hui à tout autre chose. Il faut dire qu’il n’était plus approchable car devenu très dangereux d’abords, surtout pour les enfants qui rôdent partout. De toute façon, il n’était pas réparable, et il aurait fallu le combler par mesure de sécurité.

Par contre, pour les collectionneurs de vieilles cartes postales, il est encore relativement facile de nos jours, d’en trouver représentant le café-restaurant vers 1905-1910 à l’enseigne « Aux Ruines de Rome » appartenant à M. CRUCIFIX, installé sur le bord de la D.1, au carrefour du chemin vicinal menant au Mont. De même qu’une autre plus rare, sans doute plus ancienne, confirmant la raison de la dite enseigne, montrant l’amorce du chemin avec en arrière-plan, une immense bâtisse à moitié écroulée sur son haut. J’ajoute que sans les arbres, on verrait qu’elle n’est pas la seule dans cet état.